Depuis 2020, le Fonds pour l’Arbre se positionne comme un porte-voix pour la haie champêtre auprès des entreprises, du grand public et des institutions. Alors que se déroule en Égypte, la COP27 et que nous vivons une année marquée par le dérèglement climatique et par un contexte économique tendu, le Fonds pour l’Arbre publie son rapport d’activité 2021-2022 et réaffirme son soutien aux actions territoriales, régionales et nationales pour déployer l’arbre et la haie. Le Fonds pour l’Arbre confirme son ambition de développer le mécénat collectif en faveur de la haie, afin que celle-ci participe à la transition écologique, sociale et économique des paysages ruraux en France en étant au plus près des enjeux des acteurs de terrain. Un bilan qui atteste d’une demande croissante et d’un engouement collectif des acteurs sur l’ensemble du territoire, avec des profils agricoles mobilisés de plus en plus variés (céréaliers, éleveurs, maraîchers, viticulteurs, etc.) et tous unis au service du bien commun et de la biodiversité. Des actions de préservation et de plantations démultipliées et réparties sur l’ensemble du territoire
En accord avec les préoccupations citoyennes du moment, le Fonds pour l’Arbre agit sur la conservation et la restauration des arbres et des haies champêtres sur tout le territoire. Pour la deuxième année de son programme de soutien aux actions territoriales en faveur de la haie et de l’arbre champêtre 2021-2022, le Fonds pour l’Arbre a développé de nouvelles aides pour soutenir structurellement une dynamique de restauration et de développement du patrimoine bocager français. Au total 86 opérateurs ont ainsi été soutenus dans la conduite de projets de territoire pour assurer un passage à l’échelle régionale, une gestion et des plantations durables des haies.
Le déploiement du Label Haie, gage de qualité pour une gestion durable, est nécessaire, tout comme la structuration régionale du réseau. C’est pourquoi, cette saison, 11 référents régionaux Label Haie ont été soutenus et 18 correspondants Végétal local ainsi que 4 Afac Régionales agissant pour accompagner la montée en compétences des acteurs de l’arbre et le développement de politiques publiques. Second levier de la restauration du bocage, la plantation, qui en permet son renouvellement. Sur le long terme la génétique des plantations ne peut être négligée. C’est pour cette raison que le Fonds pour l’Arbre a réalisé plus de 50% des plantations 2021-2022 en Végétal local avec un soutien apporté au développement de la filière ligneuse Végétal local dans les territoires. Cette saison a ainsi enregistré 464 458 arbres plantés et gérés sur 1262 sites de plantation avec 77 opérateurs soutenus et mobilisés auprès de 1262 gestionnaires-planteurs, dont 624 agriculteurs.
Cette dynamique illustre un contexte national de prise de conscience et d’engouement des agriculteurs, des acteurs de l’arbre et des pouvoirs publics autour de la thématique de l’arbre et de la haie. En effet, la haie a été placée au cœur des politiques agricoles sur la période 2021-2022 avec, notamment, l’inscription d’une mesure dédiée à la haie dans le Plan France Relance – menée en lien avec l’Afac-Agroforesteries, co-fondateur du Fonds pour l’Arbre – mais aussi la reconnaissance de la PAC avec le bonus « haies » apportant une rémunération liée aux services écosystémiques rendus par les haies. Un contexte national propice qui a fait augmenter la demande des opérateurs sur le terrain et plus particulièrement auprès du Fonds pour l’Arbre lors de l’appel à projets 2022-2023 : 102 candidatures reçues dont 86 soutenues réparties sur l’ensemble du territoire national pour un budget alloué de 745 514 euros. Des chiffres en hausse qui révèlent, néanmoins, une incapacité à soutenir financièrement l’ensemble de la demande territoriale : 1 095 166 euros serait nécessaire pour satisfaire l’ensemble des besoins recensés par les opérateurs sur le terrain. Ces résultats alertent sur la nécessité d’une action collective et d’une mobilisation des pouvoirs publics territoriaux, régionaux et nationaux, conjointes à celle des mécènes pour assurer un passage à l’échelle en soutenant cette envie grandissante de préserver et restaurer la haie.
Pour initier cette dynamique de rassemblement, le Fonds pour l’Arbre entend contribuer à soutenir la plantation de 1,2 millions d’arbres par an, soit 1 200 km de haies. Cet objectif à court terme s’inscrit dans une perspective à long terme afin d’atteindre les objectifs fixés par les Accords de Paris. En effet, le Fonds pour l’Arbre veut soutenir la préservation et la restauration des 750 000 km de haies couvrant l’ensemble du territoire national. L’objectif est aussi de multiplier par dix le rythme des plantations, en passant à 25 000 km plantés chaque année, afin de recréer un maillage bocager d’une densité comparable à la France agricole des années 50. A terme, la haie en jouant pleinement son rôle permettra de : - atteindre 10% d’infrastructures agroécologiques sur les exploitations agricoles, seuil minimal pour maintenir la biodiversité et assurer les services écologiques,
- stocker 53 millions de tonnes de CO2 supplémentaires pour compenser 9,6% des émissions de C02 de l’agriculture en 2050,
- mobiliser durablement la biomasse bocagère jusqu’à représenter 15% de la consommation en énergie de l’agriculture pour sortir des énergies fossiles.
|