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Tribune d’Hervé Glasel, fondateur et directeur de CERENE Éducation

Ce matin encore, un élève a été grondé pour avoir oublié son matériel. Un autre s’est fait réprimander pour avoir bougé sans cesse sur sa chaise. Un troisième a été sanctionné pour avoir parlé trop fort, trop souvent, trop vite.

Ce matin encore, des enfants ont été mal compris.

Parmi eux, certains présentent un trouble du neurodéveloppement encore trop méconnu : le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ou

TDAH. Un trouble invisible, souvent confondu avec de l’indiscipline, et pourtant bien réel. Il se manifeste par des oublis fréquents, de l’impulsivité, une agitation motrice ou mentale. Mais derrière ces manifestations, il y a des enfants intelligents, créatifs, souvent en souffrance scolaire.

Face à un comportement agité ou désorganisé, la tentation est grande de poser trop vite une étiquette— ou, à l’inverse, de nier tout trouble. Or le TDAH ne se résume ni à de la turbulence ni à une mode médicale. C’est un trouble reconnu, qui peut profondément affecter le parcours scolaire, la confiance en soi, les relations sociales. Les enseignants jouent alors un rôle clé.

En effet, une pédagogie de qualité — active, explicite, fondée sur les preuves — bénéficie à tous les élèves. Elle permet aussi de distinguer plus justement ceux dont les difficultés résistent, même dans un cadre favorable. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’un repérage précis a du sens.

Ainsi, le TDAH ne doit pas devenir une explication commode à tout comportement dérangeant. Il doit être une hypothèse posée avec rigueur, après que l’on a fait le nécessaire pour rendre l’école accueillante et accessible pour tous.

Une fois le trouble identifié, il est possible — et nécessaire — d’accompagner les élèves autrement. Cela passe par des aménagements simples : découper les consignes, alterner les temps de travail, offrir des pauses motrices. Cela suppose aussi une collaboration étroite entre l’école, les familles et les professionnels de santé. Et cela marche ! Le TDAH ne disparaît pas avec le temps. Mais les enfants qui en sont porteurs peuvent apprendre à compenser, à réussir, à s’épanouir — à condition qu’on les comprenne, qu’on les respecte, qu’on les aide. Ils peuvent

devenir des adultes inventifs, déterminés, audacieux. Changer le regard sur le TDAH, ce n’est pas demander à l’école de tout supporter.

C’est l’inviter à évoluer, à s’outiller, à distinguer ce qui relève de la pédagogie et ce qui relève du soin. C’est refuser la résignation et croire en la capacité de tous les enfants à progresser, à leur rythme, avec leurs forces.

En cette Journée nationale du TDAH, nous voulons dire aux enfants concernés : Votre différence est votre richesse.

Et nous voulons dire aux adultes : Notre responsabilité est de comprendre, d’adapter, d’accompagner.

Aujourd’hui, nous devons cesser de demander à ces enfants de s’adapter à une école qui n’est pas faite pour eux. Nous devons adapter l’école à leur manière d’apprendre.

À propos de CERENE

Fondé en 2008 par le neuropsychologue Hervé Glasel, CERENE est un pionnier dans l’accompagnement des élèves Dys (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, troubles de l’attention…). Il allie pédagogie spécialisée et accompagnement paramédical sur un même site pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève. En complément des écoles, CERENE développe des outils innovants pour mieux détecter et accompagner les troubles des apprentissages, et a récemment cocréé avec ses partenaires un dispositif de dépistage précoce de la dyslexie. CERENE gère également des centres d’évaluation neuropsychologique à Paris et Lyon, où plus de 2 000 bilans ont déjà été réalisés. Pour en savoir plus sur les écoles et les modalités d’inscription : www.cerene-education.fr